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Texte : Jean 10 :11-18
La pâque est la fête du changement. Cependant, au vu de la réalité quasi stable dans les milieux chrétiens, du statut quo qui caractérise la situation globale sur les plans sociopolitique, économique, moral, sécuritaire et sanitaire, on se demande si ceux qui commémorent ou célèbrent la pâque sont dans les dispositions des chrétiens convaincus de l’œuvre accomplie à la croix et appelés à la répandre ?
Autrement dit, si la pâque était commémorée ou célébrée avec l’ampleur dont nous parle Colossiens 3, elle aurait une portée plus efficiente par rapport aux problèmes multiformes des personnes, des couples, des familles, des paroisses… Face à ce constat, Dieu nous a inspiré comme thème de cette prédication : Le Christ ressuscité te veut comme bon berger.
- JESUS NOUS INTERPELLE PAR RAPPORT A NOTRE PROFIL MISSIONNAIRE.
De nombreuses personnes ignorent le véritable profil missionnaire du chrétien. C’est fort à propos que le passage de ce jour met en exergue quatre inclinations afin que chacun de nous décline quel est son profil missionnaire.
1- Dans la bergerie (paroisses, familles… vie quotidienne) il y a des loups. Le loup est un animal sauvage que l’instinct prédateur oriente vers les pâturages et autres zones d’élevage. Dans la journée, il passe le clair de son temps dans sa tanière ; son moment préféré d’intense activité c’est la nuit. Tel est le profil missionnaire de certains parmi nous. De véritables bandits à tunique blanche qui ne sont là que pour « dérober, égorger et détruire.» (Jean 10 :10).
2- Dans la bergerie (paroisses, familles… notre vie quotidienne) il y a des mercenaires. Le mercenaire est une personne dont l’intégrité est douteuse et la loyauté incertaine. Pour un intérêt quelconque, il est prompt à l’accomplissement de basses besognes. A l’exemple de Judas Iscariote, des gens organisent des championnats de calomnies, des campagnes de dénigrement, des marathons de propagations de fausses informations.
3- Dans la bergerie (paroisses, familles… notre vie quotidienne) il y a bien évidemment des brebis. La brebis est présentée dans le registre théologique comme un animal qui ne peut se passer d’un berger. Ce terme désigne une personne née de nouveau parce qu’ayant reconnu et reçu Jésus-Christ non seulement comme Sauveur mais aussi et surtout comme Seigneur. En tant que tel, elle lui a totalement confié les rênes de sa vie, et lui a entièrement cédé le trône de son cœur.
Malheureusement, n’avons-nous pas parmi nous beaucoup de brebis en péril, de brebis galleuses, celles qui se distinguent par une vie de sanctification réelle et des brebis égarées sous l’emprise des raisonnements pervers, d’une intelligence obscurcie par les doctrines avilissantes et les attraits du monde présent.
4- Dans une bergerie (paroisses, familles… notre vie quotidienne) il y a un berger. Cependant, s’agit-il de bergers aveuglés par les ténèbres du monde, donc incapables de discerner les identités multiples du troupeau ? (Luc 6 :39) Ou bien s’agit-il de bergers affamés sous le coup de convoitises diverses, dont la férocité vis-à-vis du troupeau devient plus redoutable que celle des loups ? Ou encore, s’agit-il de bergers dont le bâton contribue à disperser les brebis plus que le feraient des mercenaires? Ou parle-t-on de bergers complaisants qui abandonnent le troupeau à la gouverne des brebis de l’ombre ?
C’est au regard de ce sombre profil missionnaire qu’affichent certains bergers que Jésus se pose lui-même comme un modèle en précisant : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jean 10 :11)
II- JESUS NOUS INTERPELLE SUR LE PLAN DE NOTRE RENDU MINISTERIEL.
Bien aimés, si nous sommes réellement ressuscité avec Christ, il attend de nous beaucoup plus que nous ne l’imaginons. C’est pour cela qu’il nous a tout donné, jusqu’à sa propre vie. C’est aussi là que ressort toute la pertinence de la revendication qu’il formule dans les versets 17 et 18 (Jean 10). C’est par grâce qu’il nous révèle que la vie du ressuscité dont nous jouissons par sa victoire sur la mort est une vie glorieuse, certes ; mais une vie qui ne se déploie autrement que dans le service.
Si Jésus en vient à la revendiquer; c’est tout simplement parce que nous vivons et agissons comme des confiscateurs attitrés de l’œuvre accomplie à la croix.
En clair, lorsque Jésus revendique à notre crédit sa vie de ressuscité, il réclame en fait une vie de renoncement gage d’une vie de consécration totale à son œuvre. Il nous a donné sa vie afin qu’en jouissant pleinement d’elle, nous en fassions jouir le maximum de personnes en leur donnant d’accéder eux-aussi au salut éternel. C’est en cela que nous ressemblons à Christ comme bon berger.
III- JESUS NOUS INTERPELLE AU NIVEAU DE NOTRE LOYAUTE ET DE NOTRE INTEGRITE.
Un constat s’impose de nos jours : Les brebis du Seigneur lui tournent le dos pour se rattacher les services des bergers contre-nature. La raison est toute simple: elles n’appartiennent pas au bon berger, elles ignorent sa voix et préfèrent suivre l’étranger, elles ne connaissent pas le bon berger. (Jean 10 :3-5 / 14, 16)
1- Le « Moi » est un berger discret mais redoutable qui conduit les gens au culte de la personnalité, à l’esprit de concurrence, à la jalousie et aux ambitions démesurées avec leurs corollaires que sont l’envie, l’orgueil et l’égoïsme.
2- Le Monde est un berger phagocytant qui attire et enferme plusieurs personnes dans la passion du pouvoir et dans la quête effrénée de l’argent. Il guide aussi bon nombre de personnes vers la satisfaction des convoitises de tout genre. En outre, en cédant aux attraits du Monde, beaucoup deviennent des brebis dénaturées à cause de mauvaises compagnies.
3- Le Malin est un berger habile qui séduit, piège et asservit une grande majorité de personnes. C’est ainsi que les gens sont puissamment contrôlés par les forces des ténèbres du fait de leur initiation à la magie, à l’ésotérisme, au mysticisme, à la sorcellerie, au vampirisme, à la divination… Aussi, le diable a amené plusieurs personnes à lui confier la direction de leur vie à travers l’alcoolisme, le tabagisme, la consommation des drogues…
En conclusion, dans un contexte global caractérisé par la course folle au pouvoir, la quête effrénée de l’argent, la folie du sexe, l’emprise des stupéfiants, la déliquescence morale, le dictat de la maladie, l’omniprésence de la mort… le Christ ressuscité a plus que jamais besoin de toi, toi qui es ressuscité avec lui. Tu l’as été afin que tu ne sois plus un loup pour ton prochain ; afin que tu n’agisses plus comme un mercenaire dans l’environnement où tu te trouves ; afin que brebis galleuse de ton état, tu sois guérie par ses meurtrissures ; afin que brebis égarée, tu retrouves en Christ le chemin du retour au Père ; afin que berger indigne, tu l’adoptes, lui le bon berger, comme modèle unique de leadership.
« Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. » 1 Jean 4 :17.
A partir de cet instant, ton profil missionnaire détermine ton ministère ; la portée de ton ministère dépend de ce qui a triomphé de toi : soit le joug du péché, soit la victoire de la croix. Amen