Texte : Matthieu 5 :1-12
Notre texte de ce matin est bien connu, souvent mémorisé. Jésus a commencé son ministère
et prêche en Galilée. Il a déjà entraîné à sa suite les premiers disciples : Pierre et André, Jacques et
Jean. Sa renommée gagne les foules qui le suivent, de Syrie comme de Galilée, de la Décapole et de
Jérusalem, comme en Judée.
Mais il semble que les Béatitudes soient adressées uniquement aux disciples. « Ses disciples
s’approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait ». V 1 et 2 Je précise que si Luc en fait une
relation un peu différente, ni Marc ni Jean ne relate cet épisode.
Le terme heureux revient 9 fois au dé but de l’enseignement de Jésus. Cette formule est
fréquente dans l’Ancien Testament, surtout dans les livres des Proverbes et des Psaumes ; ce dernier
débute d’ailleurs lui aussi par : « Heureux l’homme », et décrit la situation de celui qui est approuvé par
Dieu et qui en retour reçoit sa bénédiction. Commencer un sermon ainsi suscite de l’intérêt, car qui ne
veut pas être heureux ? L’homme est en perpétuelle quête du bonheur, mais rares sont ceux qui sont
satisfaits de leur vie. Aussi, sommes-nous constamment assaillis par des publicités offrants de nous
distraire en vantant le plaisir suscité par tel ou de tel produit. Dieu qui nous a créés sait exactement de
quoi nous avons besoin et ce qui va nous apporter une satisfaction durable.
Les Béatitudes (du latin béatitude, « le bonheur ») est le nom donné à une partie du Sermon sur
la montagne rapporté dans l’Évangile selon Matthieu (5, 3-12) et à une partie du Sermon dans la
plaine de l’Évangile selon Luc (6, 20-23). Elles sont au nombre de huit dans l’Évangile selon Matthieu et
de quatre dans l’Évangile selon Luc où elles sont suivies par quatre malédictions.
A chaque ligne des béatitudes, correspond une promesse. Mais en relisant attentivement les
versets qui nous sont proposés, nous relevons ce que nous pourrions qualifier, de paradoxes.
« Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux.» ce troisième verset a
donné lieu à plusieurs traductions différentes. Les traducteurs hésitant entre les expressions « pauvres
d’esprit », « pauvres en esprit », « pauvre de cœur », « pauvre par l’esprit »Par cette expression ne sont
nullement visés les simples d’esprit, mais les humbles, les observateurs de la Loi qui vivent sous la
mouvance de l’Esprit. La phrase « heureux les pauvres d’esprit… » a parfois été interprétée à contre sens
comme «heureux les imbéciles » c’est malheureusement ce que certains africanistes ont donnés comme
interprétation. Prétendant que les missionnaires sont venus nous tromper avec la bible pour prendre nos
richesses. Mais est encore eux qui poussent nos dirigeants à vendre les ressources du pays ? À faire
misérer le peuple ? Quand on veut abattre son chien on l’accuse de rage. Ce n’est pas l’évangile le
problème mais la mentalité.
Heureux les affligés, car ils seront consolés ! (Matthieu 5.4).
Dieu réconforte ceux qui se lamentent sur leur condition spirituelle, ceux qui sont consternés
par leurs fautes et leurs manquements. Dans l’une des Épîtres du Nouveau Testament, Dieu est appelé le
Père des miséricordes et de toute consolation. Tout ceux qui sont passées par des moments difficiles
savent qu’il n’y rien de mieux que la parole de Dieu pour nous booster le morale dans les situations de
tristesse.
D’ailleurs, le Saint-Esprit est présenté par Jésus comme étant le consommateur. Celui-là qui
vient essuyer nos larmes. Même dans les moments difficiles, Dieu nous accorde le bonheur en nous
consolant.
Heureux les débonnaires (doux), car ils hériteront la terre ! (Matthieu 5.5).
Il s’agit des gens pacifiques, doux et dociles, qui ne jalousent pas ceux qui ont du succès et qui ne
rendent pas le mal pour le mal. N’étant agressifs ni dans les affaires ni dans leur vie privée, on ne les
remarque pas, on oublie même qu’ils existent. La terre que posséderont les humbles est le royaume
messianique et la nouvelle création telle qu’elle est décrite à la fin du livre de l’Apocalypse. Les personnes
qui ne simplifient pas les choses ont des difficultés énormes dans leurs vies.
Dieu t’invite à la douceur, à la tempérance. Dans cette attitude tu trouveras le bonheur. En plus tu seras
de ceux qui vivront dans la nouvelle terre.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
Dieu seul sait combien le monde à soif de justice. L’actualité nous montre que nous sommes dans un
monde injuste. Même ce que l’on nomme Justice avec une majuscule semble recéler bien des cas
d’injustices. Vous avez tous appris l’assassinat brutal de ce journaliste Martinez Zogo qui fait les choux
gras de la presse et des médias ; de même de les expropriations abusives dans ce pays. Dieu est celui
qui rend justice. Si on peut corrompre la justice humaine on ne peut pas corrompre Dieu. Si on peut
faire appel au jugement des hommes celui de Dieu est irréversible. Il vaut mieux s’attendre à la justice de
Dieu qu’a celle des hommes.
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !. » parler de la miséricorde
c’est faire allusion à cette capacité à accorder une possibilité à celui qui est fautif de se racheter ou de
d’amender. En d’autre terme, c’est être prêt à pardonner. Pardonner n’est pas facile, et demander pardon
ne l’est pas plus. Il faut cependant reconnaître les fautes que l’on a pu commettre, afin de recevoir le
pardon de la personne offensée. Alors, quand il s’agit de Dieu, le pardon est acquis car Il est tout amour.
Si nous voulons bénéficier du pardon de Dieu, il faut être disposer à pardonner aux autres. Si tu veux
recevoir la miséricorde soit toi-même miséricordieux.
Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
Tous nous désirons voir la face de Dieu ; mais personne ne peut voir Dieu s’il n’est saint. C’est-
à-dire à la fois mis à part, mais aussi lavé de tout péché par le sang de Christ, justifié.
Dieu nous invite à prendre conscience tant que nous ne réglons pas définitivement la question du péché,
nous ne pouvons pas connaître le bonheur. Qu’est ce qui en est de ta vie ? Est-ce que tu traites durement
ton corps pour ne pas pécher contre le Seigneur ?
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
Faire œuvre de paix est un programme ambitieux. Nous savons qu’est décerné chaque année
le Prix Nobel de la Paix, récompensant des personnalités issues de milieux divers. Les lauréats, s’ils
tendent à instaurer la paix dans leurs pays et dans le monde, parviennent-ils toujours à leurs fins ? Ont-ils
présent à l’esprit le texte des Béatitudes quand ils reçoivent leur récompense ? Fils de Dieu est un titre
bien plus merveilleux que le prestigieux Prix Nobel.
Dieu désir que tu sois un artisan de paix autour de toi dans ta famille, dans ton lieu de service,
etc. Il y a du bonheur à être un acteur de la paix. D’ailleurs, Dieu a fait de nous les ambassadeurs sur cette
terre pour réconcilier les hommes avec Lui, mais aussi avec notre semblable.
Nous serons appelés fils de Dieu parce qu’il est le Dieu de Paix. Nous nous identifions à lui en
recherchant la paix. Oui c’est un trait de caractère du Seigneur.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !
La persécution c’est le faire de subir un préjudice en raison de notre foi. Jésus prévient ses disciples qu’il
y aura la persécution à cause de notre engagement à le servir.
Il veut dire à ces disciples et à nous aussi que subir la persécution n’est pas synonyme de
l’absence où de l’abandon de Dieu. Mais Dieu le permet souvent en fonction de nos capacités pour
éprouver notre foi et notre fidélité à lui.
Tous les disciples sont passé par là pour que l’évangile soit propagé jusqu’à nous. Ce ne sera
pas différent avec toi. Fortifie-toi et prend courage. C’est le prix à payer pour le service du Seigneur.
Pour conclure le Seigneur dit :
« Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande
dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » v 12
Il y a une récompense qui nous attend. Elle n’est pas celle des hommes qui demeure sur cette
terre. Mais une récompense qui est éternel. Oui il y a une récompense. Ton travail et tes sacrifices ne
sont pas vains. Dieu au temps convenable te dira « bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton
maître. » Il vaut mieux attendre cette bénédiction de Dieu, au lieu de se compromettre.
Que le Seigneur ouvre notre entendement pour comprendre ces choses et les mettre en pratique. Amen.
Une prédication du Rev. KENFACK W. Raymond
