Textes : Matthieu 20 : 1-16
Bien-aimés, nous sommes là devant une parabole complexe, et sage du Seigneur. Jésus emprunte dans l’usage contemporain des recrutements des ouvriers pour le travail de la vigne, pour exhorter les générations des fidèles sur le Royaume des cieux. Le Royaume des cieux est une autre façon pour Matthieu de parler du Royaume de Dieu. Le Royaume c’est un espace, un lieu, un territoire où règne un Roi. Le Royaume des cieux ou de Dieu serait donc un endroit où Dieu est Roi. Ce Royaume-là se trouve où ? Existe-t-il un endroit où Dieu règne en Maître dans ce monde ? Quand vous regardez même l’Eglise qui est le cadre dans lequel l’on confesse Jésus comme Seigneur, est-ce qu’il règne ? Si oui, sur ton cœur ? Ta vie ? Tes relations ? Ta chorale ? Ton mouvement ? Devant la complexité de ce règne que Dieu gère et maitrise, certains théologiens ont simplement parlé du déjà et pas encore. Le déjà c’est le fait que lorsque nous acceptons Jésus-Christ, nous devenons enfants de Dieu et dont citoyens du Royaume, mais le pas encore parce que nous sommes encore dans notre état de pécheur ou de pécheur repentant selon les cas. C’est là que la parabole devient intéressante. Le Maître dans la parabole c’est Dieu lui-même qui en Jésus-Christ vient à la recherche des travailleurs, adorateurs du royaume. Le fait de sortir à différentes heures, nous rappelle que la main de Dieu est toujours tendue depuis Adam vers l’humanité pécheresse. Ceux qui acceptent cette main entrent dans le royaume. C’est pourquoi le Maître ne se lasse pas d’appeler les ouvriers pour sa vigne. La vigne c’est le monde. Dans ce monde, il y a une relation étroite entre les ouvriers qui répondent à l’appel et les autres. Celui qui a répondu à l’appel, sait qu’il œuvre dans la vigne de Dieu. Il ne regarde plus, ou ne considère plus le monde comme un simple espace, une simple créature mais comme la possession de Dieu qu’il faut entretenir, cultiver, garder. Il ne voit pas cette vigne un espace qui lui appartient mais plutôt qui lui sert à vivre, car l’ouvrier mérite son salaire. N’étant pas propriétaire, il n’a pas le droit de le détourner, ni de le ruiner. Il doit y travailler dans le respect de la volonté de Dieu, d’un Père qui est le Maître de la vigne. Mais pour que le Seigneur nous permette de comprendre la profondeur de son message, il renverse l’ordre capitaliste du monde. Dans notre monde, on respecte les gens en fonction de ce que vous apportez, ce qu’on gagne de vous. Selon qui travaille moins gagne peu, celui qui travaille trop gagne abondamment. L’adage dit même que « tu dors, ta vie dort ». La vie appartient à ceux qui se réveillent tôt. C’est la justice rétributive, si vous n’apportez rien, vous n’avez aucune considération ; même dans les foyers de nos jours, si vous ne faites pas rentrer de l’argent, vous n’êtes pas assez considérés. Mais avec cette parole de Jésus, nous comprenons bien ce verset : « Les derniers seront les premiers » Matthieu 19 : 30. Á la fin de la journée, il commence la paie par les derniers, c’est-à-dire ceux qui sont arrivés à 17h, ils ont juste travaillé 1h. Normalement, selon la justice rétributive, ils ne méritent rien. Lorsque le Maître leur donne un denier, ceux qui travaillent depuis le matin ont l’espoir d’en avoir davantage. Ils savent que l’égalité de salaire crée l’inégalité de traitement. Mais lorsque arrive leur tour, ils reçoivent aussi un denier. Quelle injustice pour des gens qui ont souffert depuis la première heure, c’est-à-dire 6h du matin. On retrouve Ésaïe qui dit : « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant les voix de l’Éternel sont élevées au-dessus de nos voies, et ses pensées au-dessus de nos pensées. Paul dira plus tard, « Qui peut sonder les profondeurs de Dieu ? » Bien-aimés humainement ces travailleurs comme vous et moi ont raison, si à ceux qui travaillent 1h on a versé un denier, c’est normal de donner 12 à ceux de 6h du matin, du moins pas un denier. Leur indignation est humaine, charnelle, elle est même justice humaine ! Mais la justice de Dieu est incompréhensible, elle est au-dessus de toute compréhension humaine sinon comment du sacrifice d’un seul permet à tous d’être sauvés ? Le Seigneur exhorte en toute indépendance, il garde sa totale liberté et sa souveraineté sur sa vigne et les hommes. Il ne traite pas les humains d’après leur mérite, d’après leur apport, d’après leur capacité. Il connaît l’homme dans sa profondeur. Il n’entend exclure personne, le moment venu, sauf l’ouvrier de la perdition. Notre Seigneur est justice et grâce. De même qu’il vient chercher l’homme perdu, de même c’est lui qui rétribue ; c’est lui qui sait comment il récompense. Il nous appelle tous à travers cette parabole à être des acteurs de son règne. Règne présent et règne à venir. Dans le présent, nous devons être obéissants, comme ces ouvriers de 6h à 17h, personne n’a refusé d’aller travailler. Est-ce bien ton cas ? C’est à l’obéissance qu’on reconnaît les enfants de Dieu, j’allais dire les sujets du Roi. Quand un sujet désobéit à l‘ordre d’un roi, il ne peut pas dire après, mon Roi. Bien-aimés, sachons que dans l’obéissance nous travaillons à l’œuvre du Seigneur il peut nous combler de différentes manières. Soyons à mesure de rendre grâce à Dieu pour ce qu’il nous donne sans murmurer à cause de ce qu’il a donné aux autres. Les bénédictions du temps présent dépendent de Dieu et lui sait pourquoi et combien il donne à tel. Mais sachons que les grâces de ce monde ne sont rien en comparaison à celles du monde à venir. Le un denier c’est ce monde à venir dans lequel chacun doit s’assurer d’y être. Ne murmure pas sur les grâces présentes jusqu’à perdre le denier que Dieu a réservé pour toi. Le seul denier du Père est suffisant parce que c’est la récompense qu’il nous a réservée. Enfin bien-aimés, cette parabole nous interpelle fortement. N’attends pas la onzième heure pour te rendre actif dans la vigne de Dieu, car tu n’auras plus assez de force, assez de moyens, davantage pas de temps. Rends-toi utile à Dieu au moment où il t’appelle. Dieu appelle à travers cette parabole, certains parmi nous à redoubler d’efforts, à se disposer, à obéir à Dieu ta bénédiction viendra de là. Alors lève-toi et travaille à l’œuvre de Dieu. Ne soit pas à l’église dans l’attente de la onzième heure. Amen
Une prédication du Rev KUATE Philémon