Textes: Ezechiel 33: 7-9; Romains 13: 8-10; Matthieu 18: 15-20
Ce texte situe l’Église dans le processus du salut d’un pécheur et surtout d’un rebelle. Et on se demande si l’Église a un tel pouvoir ? lier et délier sur la terre avec effets immédiats dans les cieux. Si tel est le cas, on a peur des agitations des hommes qui constituent l’Église, car certains enverront d’autres en enfer. A l’analyse on se rend compte que Jésus accorde un pouvoir à l’Église, mais c’est au terme d’un long processus. Le processus du pardon, de la réconciliation, d’amour.Dans l’Ancien Testament, Dieu prescrivait à Ézéchiel une mission délicate. Avertir le pécheur, mettre en garde le pécheur. Le texte de Romain est important pour cette mission. Romain nous rappelle que la seule dette c’est celle de l’amour. Aimer c’est faire le commandement. C’est donc animer d’amour que le missionnaire Ézéchiel est mis en mission envers le pécheur. C’est animé d’amour que le missionnaire disciple de Jésus est envoyé vers le pécheur. Il est question de l’amour du pécheur, même si le péché doit être har, fui, selon les cas.Ainsi, lorsque Dieu envoie Ézéchiel, gardant toute la liberté que Dieu accorde à ses enfants; il doit aller dire au pécheur la parole de Dieu. S’il dit et le pécheur change, Ezechiel est bénéficiaire, la société est bénéficiaire et le pécheur lui-même, car il se resocialise, il découvre une vie autrement, il a désormais la confiance et non la méfiance des hommes, il est désormais un bon citoyen en qui le pays tout entier peut compter. Les attentes dues au pécheur converti sont telle que chaque disciple de Jésus doit se sentir en mission vers le pécheur.Nous devons œuvrer sans nous lasser envers eux, et eux surtout, car leur conversion c’est la joie, c’est l’équité, c’est la paix. Si Ézéchiel dit et le pécheur ne change pas, Ezechiel ne doit pas se décourager. Il a le devoir de continuer d’exhorter, avec amour, parce qu’il a l’obligation d’aimer le pécheur. Jusqu’au bout de ses efforts, il doit exhorter le pécheur à changer, car il y va de l’intérêt de tous que le pécheur change.Mais si Ézéchiel ne fait rien, s’il n’avertit pas le pécheur, il se rend complice du mal qui le gangrène, de la putréfaction qui sent autour de lui. Au lieu d’être missionnaire, il est démissionnaire. Attention car Dieu ne nous appelle pas pour faire de nous des démissionnaires, mais des missionnaires. Il faut que le chrétien cesse de se rendre complice de la destruction de ce merveilleux monde dans lequel Dieu nous a confiés. Assez de nous enfermer dans la tolérance silencieuse et muette devant tout le mal qui pourtant nous ronge. Plusieurs voient ce qui est fait, plusieurs sont témoins de qui a fait quoi, mais au nom de nombreux intérêts, ils se taisent, se rendent ainsi complices du mal, Bien souvent, lorsqu’on regarde notre société, il y a quelque chose qui manque l’amour sans, cet amour, le patriotisme sera toujours loin de nous, c’est pourquol Paul rappelle que l’amour est la seule dette entre les hommes. Cet amour doit nous pousser vers le méchant, le pécheur, le rebelle. Cet amour nous impose non pas d’invectiver le pécheur, non pas de le calomnier, le diaboliser, mais comme dit Jésus, d’aller vers lui.Aller vers le pécheur, non pas pour devenir pêcheur comme lui, mais pour le sauver, pour lui montrer qu’il peut vivre autrement que certaines personnes sans faire tel mal ou tel autre.Aller vers le pécheur pour le gagner à Christ et sauver la société du désastreMalheureusement, dans nos communautés nous sommes intolérants, calomniateurs, peu soucieux du sort réservé à la société, et plus complices qu’acteurs pour le bien- tre de tous. Ce jour, la parole te prescrit l’amour du pécheur rebelle à travers ces verbes: va et reprends-le, toi seul. Quel amour ? Quelle proximité, quelle intimité avec un pécheur? Quelle familiarité ? Se faire proche, ami, afin non de pécher, mais de gagner le pécheurMême au cas où il ne vous comprend pas, Jésus ne demande pas de l’abandonner, mais de prendre un frère, une sœur pour essayer encore. Car là où un ne peut pas, deux peuvent. On appelle le pécheur à trouver de nouveaux amis, une nouvelle famille, un nouveau groupe qui fait et pense autrement. Le pécheur peut se sentir en sécurité avec le nouveau groupe.S’il refuse d’écouter, dit Jésus, les deux ne l’abandonnent pas, sa situation est posée à l’Eglise, l’Église qui est le corps du Christ, l’Église a sa parole, sa prière. L’Eglise est ainsi le lien où les plus rebelles, les plus durs, les plus récalcitrants trouvent un sens à leur existence. L’Église devient en tout temps une barque dans laquelle on retrouve les pécheurs durs en cours de conversion et les pécheurs repentants. L’Église devient le lieu de rassemblement de tous ceux qui espèrent en Dieu, qui désirent communément leur sanctification, leur salut par la puissance du Saint-EspritL’Église devient le cadre idéal où tous ceux qui mendient le salut de Dieu le retrouvent. Tant que tous ceux qui se rassemblent en l’Eglise sont dans la de la miséricorde du salut en Jésus-Christ, ils sont dans la posture des enfants de Dieu. Mais ceux qui pour une raison ou une autre rejettent l’Église et se retrouvent dans d’autres cercles sont comme les publicains. Ils ont ainsi scelle leur sort, par le refus de la main tendue de Jésus en l’Église.Jésus assure que leur sort est scellé, s’ils ne changent pas. Bien-aimé, l’Église se retrouve ainsi au coeur du processus du salut des hommes. Gloire soit à Dieu Pere Fils et Saint-Esprit qui nous y a conduit, dans les sacrements et qui nous maintient par la puissance du Saint-Esprit. Amen
Une prédication du Rev KUATE Philemond