Prédication du dimanche 10 Décembre 2023

Textes : 2Pierre 3 : 8-14 ; Marc 1 : 1-8

Bien-aimés, sœur et frère, c’est intéressant de voir comment l’évangéliste
Marc débute son récit : commencement de l’Evangile de Jésus-Christ, Fils de DIEU.
Pendant que Matthieu fouille dans la généalogie de Jésus pour préciser qu’il est
descendu d’Abraham. Pendant que Luc remonte jusqu’à Adam, Marc dès son
premier verset nous donne un titre extraordinaire : « Commencement de l’Evangile
de Jésus-Christ Fils de Dieu ». Le terme commencement nous ramène au début, à
l’origine, aux principes fondateurs. Il est question des débuts de Jésus comme
Evangile ou des débuts de tout ce qui concerne Jésus-Christ come bonne nouvelle
c’est-à-dire l’Evangile.
Dans le contexte de la rédaction et même avant, l’Evangile c’est tout ce
qu’un peuple reconnait comme Bonne Nouvelle venant de Dieu. Ainsi on a la bonne
nouvelle de la naissance d’un bébé, des jumeaux, d’un Roi, etc… Mais Marc tient à
spécifier clairement le lecteur. Il s’agit de l’Evangile de Jésus-Christ, c’est-à-dire la
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Jésus-Christ est le Fils de Dieu, même s’il est
descendant d’Abraham ou d’Adam, il est Fils de Dieu. Jean dit qu’il est le Fils unique
de Dieu. Jésus est donc la Bonne Nouvelle de Dieu à l’humanité. Il est la Bonne
Nouvelle du salut, il est la bonne nouvelle de la vie. Il est Fils de Dieu, il n’est ni fils
de prophète, ni fils de sacrificateur, il est fils de Dieu.
L’auteur du livre aux Hébreux dit qu’autrefois l’Evangile parlait aux hommes
par les prophètes, Dieu dans les derniers moments nous a parlé par le Fils. La
parabole des vignerons nous montre également comment le propriétaire de la vigne
envoie à la fin son propre Fils en disant : « ils auront de la considération pour mon
Fils ». Jésus est donc la parfaite révélation, c’est pourquoi il est Fils de Dieu, en lui,
lui-même accomplit pour l’humanité ce que personne, ni aucun principe n’a encore
fait. Il est la Bonne Nouvelle de Dieu pour nous les hommes. Mais comment
l’humanité doit accueillir cette Bonne Nouvelle ? Comment doit-on se préparer pour
accepter cette Bonne Nouvelle ? Dieu lui-même indique la manière. Il envoie Jean
Baptiste le messager de la Bonne Nouvelle.
A l’analyse bien-aimés, on se rend compte que pour Jean Baptiste, l’envoyé
de Dieu, c’est dans la réponse religieuse et spirituelle qu’il faut attendre le Messie, la
Bonne Nouvelle, l’Evangile de Dieu.

C’est dans un changement profond de culte et de la vie spirituelle qu’il faut
attendre le Fils de Dieu. La vie de Jean Baptiste et sa prédication indiquent une
réforme profonde dans la perspective de la venue du Fils de Dieu. Pour Jean on ne

peut pas recevoir Jésus-Christ sans une réelle transformation. Jeans se retire au
désert. C’est au désert qu’il crie, qu’il proclame la venue du Fils. Il quitte les sons liés
aux grandes célébrations pour se retirer dans le désert. Il se revêt des poils de
chameaux et se nourrit du miel sauvage et des sauterelles. Il attend le Messie dans
une vie de privation. Jean ainsi veut nous amener à repenser l’accueil du Messie. Il
veut nous rappeler que le Sauveur c’est d’abord pour notre transformation spirituelle,
c’est pour notre régénération spirituelle avant d’être pour notre prospérité.
Si nous nous attachons seulement à la bonne vie pendant la célébration du
Fils de Dieu, sans une réforme de notre manière de vivre et de croire, le Fils sera là,
le Fils est là, mais il sera là pour les autres. Jean suggère à l’Eglise et à toute
l’humanité qu’il n’est pas possible que le Fils de Dieu nous trouve dans le péché. Il
prêche la repentance, la restauration de notre être, de nos vies, de notre société, de
notre pays. Il n’est pas possible que le Fils de Dieu nous trouve dans la haine, la
division, la discrimination, il crie : « Aplanissez les sentiers ». Nivelez la société trop
de couches : les riches, les notables, les dirigeants, les forts, les puissants, ceux qui
ont droit de vie et de mort, ceux qui ont tout peuvent avoir tout, ont la possibilité
d’avoir tout, et ceux qui regardent, attendent, espèrent, mais en vain. Pour Jean, il
n’est pas possible que le Fils de Dieu nous trouve dans une telle vie. Le sang coule,
l’homme raidit son cou ; la méchanceté gagne nos cœurs, Jean nous demande de
nous repentir car le Fil de Dieu ne peut venir dans un tel contexte.
L’Eglise est devenue le lieu de la manifestation des forts, ceux qui n’ont pas
pu être forts dans le monde sont parfois dedans, l’humilité qui est l’une des vertus du
protestantisme a perdu sa place. Ici le « je » est très fort, je peux faire, je chasse, je
prescris, je… Dieu est où chaque jour l’Eglise pousse. Les spectateurs ont pris la
place dans l’Eglise du Seigneur. Et on est surpris que le monde va mal, que le pays
ne marche pas. En réalité, nous sommes plus dans le spectacle, dans le m’as-tu
vu ? Que dans la spiritualité. Jean Baptiste nous redit ce jour dans sa vie et ses cris
du désert : « Le Fils de Dieu ne peut venir dans une telle vie, changeons ».
Revoyons notre vie chrétienne, revoyons notre adoration, revoyons notre état de
service.
Nous chrétiens, revoyons la considération que nous avons des autres qui
ne partagent ni notre religion, ni nos convictions religieuses, ni notre vision politique.
Revoyons la considération que nous avons pour l’Eglise et du Seigneur Jésus.
Il y a trop de barrières ici entre nous ; faites tomber toutes les barrières,
libérez-vous, Christ ne peut se manifester dans une telle situation. Les suspicions,
les peurs, sont des attitudes qui tendent à discriminer, à nous éloigner de Christ.
Acceptons comme Christ nous accepte, aimons-nous comme Christ nous aime,
disposons-nous pour son service comme lui-même s’est disposé à nous ; n’ayons
pas un regard de condamnation sur l’autre, voyons en l’autre un être qui est
perfectible, qui est désireux d’être sauvé, c’est là que Noël aura un sens pour notre
vie.

Amen

Une prédication du Rev. KUATE Philémon

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